lundi 19 mai 2008

L'EPAVE DE LA NAUFRAGEE

Le crime était presque parfait. En balançant son épouse à la baille, Chaz Perrone, escroc paresseux soi-disant docteur en biologie s'imagine que tout va baigner. L'imagination luxuriante de Hiassen transforme ce pathétique méchant en totale épave. Nageuse émérite, Joey, l'épouse a survécu et choisit d'exploiter au maximum son statut de naufragée. Repêchée par un ex-flic, Joey s'est offert une vraie bouée de sauvetage avec ce solide et expérimenté allié. Conscieusement, avec application, elle torpille la vie de son époux malfaisant.
Chaz, habitué à continuellement noyer le poisson, boit la tasse. Les déconvenues coulent l'assurance du bellâtre, la croisière s'amuse.

mardi 13 mai 2008

TORAH, TORAH, TORAH


Suivre les préceptes de la Torah à la lettre, telle est l'exigence permanente du rabbin Abraham et sa famille. Le jeune Menahem adopte ces commandements sans conviction et essaie avec son âme d'enfant, de prendre des chemins de traverse délaissant parfois l'exigeant et escarpé sentier de la foi. Abraham veille, surveille à indiquer la bonne voie. Exit les livres d'images, les petits oisillons et la plage avec maman.
L'ambiance étouffante de cette austère famille ultra-orthodoxe va devenir irrespirable après un terrible drame (que cette chronique ne dévoilera pas). La dévotion quasi fanatique d'Abraham est soumise à rude épreuve.
1h16 intimiste, impitoyable, tragique sur les ravages de l'extrémisme religieux. A ne pas voir dans un jour sombre

lundi 12 mai 2008

FAIS MOI MAL BONNY BONNY

Dans le couple, c'est elle, Anne, la prévenante institutrice qui porte les calottes. Une vraie multiplication des pains s'abat régulièrement sur le mari Georg.
Face aux déluges de coups de son épouse, Georg, flic respecté et courageux bientôt promu commissaire, encaisse sans broncher, panse péniblement ses plaies et alimente maladroitement les hystéries de sa puncheuse de femme en voulant calmer les excès de colère par des très irritants "Ce n'est pas un drame". Les claques se transforment en gnons, le domicile conjugal en perpétuel foyer d'incendie. Ce couple a priori normatif se disloque jusqu'à l'insupportable. Les bribes de vie en rose finissent toujours par d'énormes bleus pour Georg. Plus Anne l'humilie, moins Georg réagit. Bonny décrit une terrifiante relation bourreau/ victime jusqu'à la contusion finale.

vendredi 9 mai 2008

LE FRUIT SERA DEFENDU!

Prix orange à Eran Riklis et à sa chronique finement assaisonnée. Sans jamais être manichéen, le réalisateur de "la fiancée syrienne" symbolise avec justesse la parano des tensions entre Israel et la Palestine. Jusqu'à l'absurde. Au coeur du problème: Salma Zidane et ses citronniers. Pour protéger le ministre de la défense, le mossad décrète un non au massif . Cette vue paradisiaque éveille les soupçons. Opiniâtre, déterminée, Salma (Hiam Abbas) se rebelle contre cette décision et utilisera tous les ressorts démocratiques pour sauver ses arbres. Le fruit sera âprement défendu. Son combat émeut la femme du dignitaire.
Préssée comme un citron par les autorités israeliennes, Salma subit les diktats de sa communauté. Elle doit obtempérer aux consignes du patriarche lui interdisant de négocier pour la citronneraie. Impossible également pour une veuve de vivre une relation amoureuse avec ce beau et jeune avocat, la société palestinienne ne le tolère pas! Le fruit sera vraiment défendu.
Cette "pulpe scission" conduira à une ubuesque et inoubliable image de fin.

mercredi 7 mai 2008

LA MORVE DU PETIT CHEVAL

Franz Bartelt. Je pourrais rivaliser avec Katerine sur le nombre de "J'adore". J'ai découvert ce brillant auteur avec "le jardin du bossu", l'histoire d'un mec de gauche contraint et forcé de ramener du pognon par son épouse au foyer. Préférant la facilité à ses idéaux, il décide de détrousser un gugusse plein aux as et ivre mort. Notre gauchiste va payer très cher son héroisme à deux balles.
Pour démarrer cette saison de Manchette, "Nadada" croque des personnages en quête. D'un style pour le futur biographe peinant avec l'entame, le milieu et la fin. D'un papa pour un enquêteur indé baptisé "Moncheval" au pedigree incertain et potentiellement multiple. D'une maman pour l'assassin dont les sévices sont liés à sa dernière humiliation. De solutions ultra simples pour le flic le plus fainéant que les romans policiers n'ont jamais engendré.
Pour l'inhalation de gaz hilarant, n'oubliez pas ce nom, Bartelt!