vendredi 25 juillet 2008

VESTIGES GRAPHIQUES

Cible: éclairer sa lanterne sur un énorme trou noir. Pour ce, un quart de siècle plus tard, Ari (l'auteur-réalisateur), pour chasser des cauchemars oppressants, entame un laborieux et complexe travail de mémoire. Jeunes recrues du Tsahal à l'époque (1982), les ex- compagnons sont encore aujourd'hui traumatisés et perturbés. Flash dark douloureux et reconstitution historique incertaine à cause d'une envie d'oublier si forte.
Cette immersion dans les eaux sales du conflit a bazardé leur jeunesse et les illusions qui vont avec. Quelques bribes de vie normale subsistent: Enola gay, les sorties en boîte et le patchouli.
Pourtant les images obsédantes prédominent. Des lueurs aveuglantes de terreur. Traumatisant à jamais. Faire la lumière sur le rôle de cette armée israélienne s'heurte à cette amnésie (ou hallucination) collective. L'ombre de Sabra et Chatila plane et les fusées éclairantes lancées autour de ces deux camps obscurcit les souvenirs. Puzzle à jamais incomplet, ces soldats ne savaient pas grand chose et ne voulaient surtout pas savoir.
D'une grande beauté graphique, Ari Folman atteint son dessein.

MES LUCARNES GAGNANTES

MORCEAUX DE CHOIX:

  • UN FRISSON DANS LA NUIT de Clint Eastwood
  • LA BARBE A PAPA de Peter Bodganovitch
  • UN FAUX MOUVEMENT de Karl Franklin
  • 3 H 10 POUR YUMA de Delmer Daves, la première version
  • L'ENNEMI PUBLIC de William Wellman
  • VENT MAUVAIS de Stéphane Allagnon

LES BONS VIEUX CLASSIQUES:

  • LES ENFANTS DU PARADIS de Marcel Carné
  • J'AI LE DROIT DE VIVRE de Fritz Lang
  • LES BARBOUZES de Georges Lautner
  • LE FACTEUR SONNE TOUJOURS DEUX FOIS de Tay Garnett
  • LOULOU de Maurice Pialat
  • L'HOMME QUI TUA LIBERY VALANCE de John Ford
  • OSCAR d'Edouard Molinaro
  • UN TAXI POUR TOBROUK de Denys de La patellière

MA SPECIALE NICHOLAS RAY:

  • LA MAISON DANS L'OMBRE
  • LES INDOMPTABLES
  • TRAQUENARD
  • JOHNNY GUITAR

SEQUENCE TENDRESSE POUR UN NANAR:

  • LE FOU DU LABO 4 de Jacques Besnard

mercredi 23 juillet 2008

BELGE DE JOUR



Drôle d'endroit pour une rencontre. Coincé sous un lit, avec un bocal de pièces jaunes, Elie (futur Didier) s'est mis dans de sales draps. En cédant à la facilité-seule maison,sans chien-, il est devenu l'otage de son cambriolé. Même si les sujets de conversations dans pareille situation s'avèrent périlleux à trouver, un semblant de relation s'installe.

Plongée dans la planète Jupiler pour une "glande" vadrouille de nos deux zozos. A bord d'une chevrolet, Yvan , le chevalier à la charrette essaie de remettre le petit "junkie" dans le droit chemin. Un parcours surréaliste avec un mécano qui pète une durite, un Alain Delon au jeu très dépouillé et un chien ligoté tombé du ciel; quelques astuces pour rester éveillé au volant; une touchante visite chez les parents de Didier(ex-Elie) permettront à nos deux wallons de s'apprivoiser. Difficile de se montrer bêcheur !

Contre-plongées sublimes dans cette Belgique de western, donnant à nos deux bras cassés,des allures de chevauchée fantastique à leur piteuse errance. Le décor magnifique donne l'envie d'en faire des montagnes sur le plat pays.

mardi 22 juillet 2008

FAUTE DE FRAPPE

Ray ne se gondole pas dans "la Venise du nord". Cette mise en quarantaine culturelle à Bruges accentue la déprime de ce rustre tueur à gages. La dernière bévue de Ray a provoqué son blues, l'effroi du patron et l'exil sous les beffrois. Son compagnon d'infortune,Ken, s'accomode parfaitement et déploie des trésors de pédagogie pour initier son bourru acolyte (plutôt porté sur la bière et les filles) aux charmes de la cité flandrienne.
Difficile dans ce type de profession de "tuer le temps", l'homme de main se prend la tête facilement avec la curieuse faune locale, l'indélicat ne cherche pas vraiment à épater la galerie, excepté peut être Chloé, une dealeuse. Ray ne peut plus voir Bruges en peinture.
Dernière ombre au tableau: le patron Harrry, un ami qui ne veut pas forcément du bien, un homme à principes à l'avis tranché, un ramassis de psychopathe a décidé de refroidir son bouillant employé en confiant cette délicate mission au débonnaire Ken.Une vraie toile pour cette gachette esthète.
Tout dérape! Le code d'honneur des tueurs à gages est soumis à rude épreuve.Des clauses restent à écrire.
JUBILATOIRE!

mercredi 16 juillet 2008

L' HEURT DE GLOIRE

Malgré sa haine pour Leeds United, Brian Clough a pourtant accepté d'en prendre les rênes en Juillet 1974. Ce nouveau manager s'est souvent affiché en principal détracteur de son prédécesseur dont il éxècre les manières.Retour à l'honnêteté et place au beau jeu! Tout un programme, le "Clough" du spectacle. Clough part en croisade pour ce graal là. Ses ambitions d'idéaliste cohabitent avec des méthodes de salaud.
Ex-buteur prolixe, Clough avec son fidèle compagnon Peter Taylor, un vrai dénicheur de talents, s'est construit une solide réputation d'entraîneur charismatique en conduisant l'obscur Derby County de la deuxième division au titre de champion d'Angleterre en 1972 devant Leeds. Avec ses pratiques d'odieux personnage, mais aussi ses beaux élans de générosité, Clough a su créer une telle osmose que "ses gars" étaient prêts à mener une grève lors de son renvoi.
A Leeds,habité par son projet, doté d'un égo titanesque,Clough, prêt à en découdre en permanence, bouscule et provoque ces joueurs au grand passé (Bremmer,Giles,Yorath,etc..). Il s'attire en un temps record la haine féroce des stars et l'hostilité des principaux dirigeants. Nuits d'insomnie. Vie obsessionnelle,100% foot.Chopes around the corner, alcool à gogo. Clough est prêt à mourir avec ses idées.
Bourré de références footballistiques, Peace a écrit le plus grand livre sur le métier de coach, sur cet homme seul face à tous.