samedi 29 mars 2008

AMERIQUE A LOBBYTOMISER

D'une grande précision historique, Evangelisti vous décortique les enjeux sociaux, politiques et économiques des naissants Etats-unis. Une vraie mine de renseignements sur les manoeuvres souterraines. Le gisement inépuisable d'alliances, de traîtrises et de conspirations écorne les mythes fondateurs américains, la légende prend un sacré coup de grisou. Pantera, un tueur à gages relativement antipathique (mais on l'adopte quand même) passe d'un camp à l'autre au gré des commanditaires. Possédants cyniques (souvent anglais) contre possédés déchirés par de vieux antagonismes (parfois irlandais). Le duel raticide est inévitable, l'amérique des lobbys s'installe! Aucun risque de s'ennuyer comme un rat mort avec ces histoires de taupes et ces épatantes galeries de personnages des bas fonds. Le Germinal made in Usa doit vous conquérir, charbons ardents

lundi 24 mars 2008

MAUX VALISES

Amochés par le décès de leur père, trois frangins trentenaires partent à la recherche de leur "môman", religieuse dans l'Himalaya. La malle aux Indes! Une quête spirituelle mais aussi un Delhi de fuite pour occulter l'enterrement raté de papa. Les trois grands dadais véhiculent des wagons de névroses (aussi imposantes que leur barda). Ils éprouvent de grosses difficultés à prendre le train en marche, leur consommation immodérée de calmants en atteste! A bord du "Darjeeling limited", les adulescents déraillent sec!
Les aventures de ces blancs d'Inde à la sauce curry exhalent une poésie de l'absurde. Chez Wes Anderson, tout arrive sans crier gare, l'improbable devient fortement envisageable. Toutefois, la surcharge d'effets personnels frise l'excédent de bagages!

LE PIPI BOUM

Nous voilà en plein Mélo (Uruguay)!Aucun misérabilisme. Enfourchant leurs vélos, des contrebandiers à la petite semaine essaient de se remettre en selle en effectuant de périlleuses petites commissions. La venue du pape représente une bouffée d'espoir, une solution pour améliorer son sort et sortir de sa condition modeste. Une vraie soupape pour ces gens aux abois. Pour échapper aux emmerdements, rêvant d'une belle chiotte, Béto imagine une nouvelle aisance en installant des cabinets dans son jardin. Les vécés, un vrai débouché?Le parcours de ce prétendant au trône verra son optique fécale soumise à de nombreuses embûches. A force de plans merdiques, les toilettes risquent d'être celles du condamné.
Cette comédie urugayenne à l'italienne, gentiment satirique, prouve que les vraies victoires ne sont pas toujours les plus spectaculaires. Aux chiottes, la pauvreté!

mercredi 19 mars 2008

L'EMEU DE L'AUTRUCHE


Michel (Sublime Olivier Gourmet) se retrouve au centre d'une histoire farfelue et complexe à démêler. La quête identitaire de cet inventeur à la petite semaine le fera beaucoup chercher sans trouver grand chose.Paumé sur le triangle Québec- Belgique- Congo, ce Michel n'a rien d'un expert en sémiologie! Une accumulation de rendez-vous ratés ne lui pas permettra d'assembler toutes les pièces détachées. Tous les morceaux sont présents. Habitué aux secrets et aux mensonges, Michel, vraie réincarnation de l'autruche, montre une attachante inaptitude et esquive la vérité à l'insu de son plein gré.
Sa collision quasi providentielle avec un émeu ne provoquera pas de choc en retour.
Un petit diamant à voir.

lundi 17 mars 2008

LA CALABRE ET LA FOURMI

Halte en Calabre. Après une affaire tumultueuse avec la mafia, Salvo Riccobono, policier borné (limite un peu con parfois, peut coucher avec une femme sans lui demander son prénom) mais amateur de littérature et de rugby pour les bons cotés, est muté pour se faire oublier. Sous le regard bienveillant de son supérieur, il reprend son travail de fourmi. L'évocation d'un commissariat au quotidien avec ses filatures interminables, les montées d'adrénalines et les grosses frousses ne range pas ce policier dans la catégorie des super héros. L'enquête méticuleuse et laborieuse sur des petits traficants de drogue va donner un grand coup de pied dans la fourmilière.
Quand "la flippe" fut venue, surgit enfin le gros morceau à combattre, une dangereuse association de malfrats: la N'drangheta.
Par sa justesse,vaut son pesant de (di) carats!

POURRITURES EXQUISES

Talleyrand.-"Asperges en petit pois,culs d'artichauts,saumon à la royale,filet de perdrix à la financière"
Fouché-"A votre table,on ne peut pas penser à changer de régime!"
Pour confectionner la tambouille de l'après Waterloo, deux monstres au sommet de leur art se mettent aux fourneaux sans oublier de se cuisiner mutuellement. Un régal. Le palmarès des méfaits des deux protagonistes nous confirme la présence des deux plus grands cadors en coups tordus du moment.Recordmen des serments de fidélité rompus, la paire d'esprits retors se livre une terrible joute verbale. L'époque l'inspirant certainement, les répliques tombent comme des couperets:tranchantes, aiguisées et saignantes.
Fouché-"On n'a qu'une parole,il faut donc la reprendre"
Talleyrand -"Surtout, si on doit la redonner"
La leçon de cynisme politique entre un spécialiste des simagrées et un maniaque du dossier permettra à Chateaubriand cette description "La porte s'ouvrit, le vice appuyé sur le bras du crime, la vision infernale passe devant moi"

SOLIDARCINOCHE

LECTURE RAPIDE. Joyeux petit vidéodrame, deux potes doivent en catastrophe refilmer les grands classiques du 7ème art. Les dingo-bricolages des deux énergumènes fédèrent très vite tout le quartier.
ARRET SUR L'IMAGE. Dans la vie, faut bien suèder! Avec cette explication fumeuse de film "suèdé" fournie par les deux zozos (une soi-disante provenance scandinave), Gondry a créé un nouveau dogme cinématographique et déclare son amour pour tous les cinémas. De la pellicule attachante dont on a aucune envie de se défaire! APPUYEZ SUR LA TOUCHE OK POUR VALIDER.
TEMPS DE BANDE RESTANT. Le solidarcinoche (Avec "Soyez sympas", tout devient contagieux) débouche sur le tournage de la biographie de Fats Waller, le jazzman. BOUTON VOLUME pour la bande son. Un inventif Fats and the city! LA TOUCHE OK surchauffe.

lundi 10 mars 2008

ESTIMATION DES DEGAS

Un dimanche à la campagne. Une caverne d'Ali Baba emplies de pièces reconnues sur le marché de l'art. Un portrait de groupe avec dame. La nièce d'un grand peintre (Edith Scob), dépositaire de l'esprit de l'artiste, reçoit l'intégralité de la famille. Quand ses aieux lui offrent un plaid, cadeau de vieux,elle plaide vainement la question de la succession. Seule sa disparition le permettra.
L'héritage soulèvera de subtiles interrogations sur la transmission mais aussi sur le rôle du passé et de l'art. L'utilisation domestique des objets (d'art) peuvent entraîner des usages stupéfiants et démythifient les attitudes muséifiantes. Assayas dissèque avec légèreté et élégance ces héritiers encombrés par ce legs.
Le fils ainé (Berling) tente de perpétuer un impossible statu-quo. Malgré sa bonne volonté pour recoller les morceaux, il restera sur les Corot. Jérémie Rénier, le cadet, caricature du "winner" opte pour des solutions marchandes pour être à l'aise dans ses baskets. Juliette Binoche, affublée d'une coupe à la Chantal Goya, trie le meilleur sans s'attarder.
Maison vidée et estimations notamment du Degas (en miettes dans son sac plastique de supermarché).

Comme les objets, la famille s'éparpille. Et que reste t-il finalement ?

dimanche 9 mars 2008

L'ABBEY DES CHAMPS

Balancer des canettes de bière dans la nature n'empêche pas une conscience écologique développée. Chez Abbey, le combat est ailleurs. Une jolie pépette pas farouche, un vétéran du vietnam encore vert, un polygame mormon et un étrange médecin mécène forment un quatuor explosif en lutte contre toutes les souillures imposées à la nature. Travaillant à la dynamite ou à la molette, le gang déglingue du caterpillar et autres hideuses machines avec une conviction de bulldozer. Les zigotos un poil barjots d'Abbey nous livrent un grand numéro vert! Enfin un vrai roman à clefs qui ouvre les portes d'une réflexion écologique politiquement incorrecte. Drôle et subversif, le sernom tout en verdeur d'Abbey doit tout naturellement finir entre vos mains. Trop dommage de vous priver de désert!

jeudi 6 mars 2008

PETROLE AMES

Le contact du pétrole noircit les hommes au propre comme au figuré. Une vraie marée noire se déverse avec le lent et irrémédiable naufrage du pétrolier Daniel Plainview (Epoustouflant Daniel Day Lewis). Si le pouvoir des grands hommes doit se mesurer aux moyens dont ils se sont servis pour l'acquérir,l'exploration du for intérieur de ce "tanker" fait rejaillir un salaud aux exactions aussi proliférantes que ses extractions. Son empire s'est érigé sur un dévorant esprit de compétition,une paranoia insidieuse et un orgueil pathologique. Au nom du"Toujours plus" et pour satisfaire sa misanthropie, Plainview s'autorise tout! Toutes les compromissions sont envisageables à condition que rien ne lui résiste. Il doit pourtant affronter un jeune prédicateur sournois et hypocrite.Le prêcheur n'hésite pas à faire article de sa foi pour contrecarrer les plans capitalistiques et assouvir sa terrible envie d'être prophète en son pays.
Nouveau western: le roi du pétrole contre l'esprit malin. La cohabitation avec cet adversaire difficile à "éli-miner"est insupportable au rapace Plainview . L'affrontement sera sanguinaire et grandiose.