Le procédé de ce roman éveille une vraie curiosité. Chaque chapitre est précédé d'une strophe de la chanson dédiée à Colombano. Perissinotto étoffe le couplet en tentant de nous expliquer pourquoi on veut tailler le tailleur de pierre, son écriture s'applique à ne pas être anachronique. Dans un décor aride, dans un marécage d'obscurantisme, un juge Ippolito Berthe résiste face à la vindicte populaire accusant d' une manière ou d'une autre, Colombano des quatre meurtres de ses voisins. Pourquoi tant d'acharnement! Le magistrat se livre à un sacré combat rhétorique pour innocenter Colombano, n'hésite pas à s'impliquer personnellement pour défendre sa conviction, affronte les croyances populaires pour percer la vérité. Sous des latitudes si rudes, à cette époque encore moyenâgeuse (1533), mener une enquête nécessite le talent de se poser les bonnes questions pour éviter "la question". Ippolito se torture l'esprit.
Cette salade piémontaise d'antan renvoit un bel écho (ou Eco) au "Nom de la rose". Tout aussi captivant et érudit.
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